Entre Vahid Halilhodzic et la coupe du monde, c’est une malédiction permanente. Le Bosniaque s’est qualifié quatre reprises en dirigeant des sélections, mais il a eu le plaisir de participer qu’à une seule reprise: 2014 avec l’Algérie.

Véritable feuilleton à rebondissement, le limogeage de Vahid Halilhodzic a finalement été acté ce jeudi. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) et le technicien franco-bosnien « ont convenu de se séparer à l’amiable » en raison « des divergences de points de vue au sujet de la préparation idoine des Lions de l’Atlas pour la phase finale de la 22e édition de la Coupe du monde Qatar 2022 », a indiqué la fédération dans un communiqué. « Coach Vahid » est à la tête de la sélection marocaine depuis août 2019.

C’était déjà le cas en 2010 avec la Côte d’Ivoire, en 2018 avec le Japon et 2022 avec le Maroc. Trois qualifications obtenues, zéro participation, pour un sélectionneur. Un triste record qui risque de rester dans les annales.

Evincé par Gbagbo

Lors de son passage en Côte d’Ivoire, le sélectionneur bosniaque avait été privé du Mondial sud-africain dans des conditions dramatiques. « Ce licenciement montre comme l’Afrique peut-être cruelle. Mais il ne faut jamais dire jamais. C’est terrible pour un entraîneur qui qualifie un pays pour la Coupe du Monde en remportant tous les matches d’être finalement privé de ce grand rendez-vous », avait lâché Halilhodzic lors de son départ du banc des Eléphants.

Le sélectionneur avait accusé nommément l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo d’être le responsable de son éviction. « C’est le Président de la République qui avait pris la décision », avait-il balancé amer.

Il subit un ippon au Japon en 2018

En 2018, l’histoire se répète avec le Japon. Il est défenestré en février, à deux mois de la coupe du monde en Russie. Les raisons évoquées par la fédération nippone ? Le « peu de résultats et un manque d’unité entre lui et les joueurs. » Les joueurs japonais n’ont jamais semblé convaincus par la méthode Halilhodzic, lui qui avait conduit en 2014 l’Algérie à une qualification historique en huitième de finale du Mondial.

Quatre ans plus tard, l’histoire bégaie à nouveau avec le Maroc. Officiellement la Fédération marocaine évoque des « divergences de point de vue ». Mais officieusement, Halilhodzic  a payé son entêtement à la tête des Lions de l’Atlas et ses relations avec la presse.

2022, le Maroc parle de « divergences »

Le Bosniaque a fait fi par moment de l’autorité Faouzi Lekjaa, président de la Fédération et par ailleurs ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget.

Décrit comme un homme très influent dans le système de gouvernance du football notamment à la CAF, ou il est très écouté, Lekjaa a mis fin au contrat de Coach Vahid après de nombreux rappels à l’ordre. Parmi les griefs contre le Bosniaque, son refus de sélectionner Hakim Ziyech avec qui il a un contentieux et ses relations difficiles avec certains cadres.

L’attaquant de Chelsea, véritable chouchou du public marocain, n’est plus appelé en sélection depuis plusieurs mois et cela allait durer tant que Halilhodzic était sur le banc.

Halilhodzic paie aussi ses relations heurtées avec la presse locale. En voulant placer la mosquée au milieu du douar, Coach Vahid s’est tiré une balle dans le pied.

Il quitte le royaume par la petite porte à trois mois de la coupe du monde. Walid Regragui, l’actuel coach du WAC, plébiscité par une bonne partie de l’opinion marocaine, est annoncé comme son potentiel remplaçant.

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