Deux journalistes Albert Rogé et Toni Juanmarti décryptent la méthode d’Alemany. A travers leurs confidences, on comprend mieux pourquoi Barcelone réussit l’impossible sur le marché des transferts.

Tout d’abord, « si la réunion peut durer 10 minutes, mieux vaut que 15 » dit un agent. Mateu va droit au but. Il ne tourne pas autour du pot », confie Albert Rogé.

Mateu Alemany a une stratégie dès le premier jour de la négociation. Il n’improvise pas du tout et visualise absolument tous les scénarios possibles.

« C’est un exécuteur. Vous lui dites qui il doit signer et il l’obtient au prix le plus bas possible. Peu importe de qui il s’agit » explique quelqu’un au club.

En effet, sa meilleure arme : la patience. Il sait se débrouiller comme peu dans une situation extrême. Il donne le tempo et cherche toujours à créer une relation de confiance.

Un agent : « un jour il nous a offert un salaire plus bas que prévu. Nous lui avons dit : ‘Eh bien, ajoute une année de plus dans le contrat’. Il a fallu une demi-journée pour accepter et rédiger le contrat. D’une part, il peut te faire croire que tu as gagné, mais à la fin c’est lui qui gagne »

En somme, « s’il veut vous payer 10, il commencera par 1 et demi. Il gagne aussi avec épuisement », dit un ancien joueur.

Sa marque de fabrique, les contrats de performance. En effet, il a toujours été un fan de donner beaucoup de poids aux concepts des bonus. C’est ce qu’il essaie de faire au Barça

Un jour, il m’a dit : « Si tu ne joues pas 45 minutes, ça ne compte pas. Je lui ai répondu : ‘Et si je joue une demi-heure et que je marque ? ». Et il a accepté de changer cette clause. C’est la seule chose que j’ai gagnée en 10 ans », déclare un autre ancien footballeur.

En effet, Mateu Alemany s’emporte aussi de temps en temps et peut être assez « désagréable », explique un agent.

Un autre met en avant sa personnalité : « Il m’a appelé pour me dire : « Tu avais raison. Je me suis précipité avec ton joueur ». En définitive, c’est une qualité, tous les directeurs sportifs ne font pas ça »