Le départ de Lionel Messi du FC Barcelone, en août 2021, a marqué un tournant dramatique dans l’histoire du football.
Cet événement, d’une ampleur inattendue, a bouleversé le monde du sport et a engendré des questions sur les coulisses de cette décision. Alors que la version officielle mettait en avant les difficultés financières du club, de nombreux détails révélés par la suite ont montré que la sortie de Messi fut le résultat de jeux de pouvoir complexes, de conflits internes et de stratégies financières contradictoires.
L’accord CVC : Un tournant décisif
Tout a commencé avec l’intention du président Joan Laporta de renouveler le contrat de Lionel Messi. En 2021, Barcelone était en proie à une crise financière sans précédent, exacerbée par la pandémie de COVID-19. Le club avait un besoin urgent de trouver des solutions pour alléger sa dette et améliorer sa situation économique. Une des propositions envisagées était l’accord CVC, un partenariat financier visant à injecter des fonds dans les clubs de La Liga en échange d’une part des revenus futurs générés par les droits télévisés.
Cet accord aurait permis à Barcelone de renouveler le contrat de Messi en lui offrant un salaire conforme à la règle des salaires imposée par La Liga, tout en assurant des liquidités immédiates. Cependant, un autre club espagnol, le Real Madrid, voyant l’impact que cet accord pourrait avoir sur la compétition, a rapidement pris position contre ce projet. Florentino Pérez, président du Real Madrid, a perçu cet accord comme une menace à long terme pour l’indépendance financière de la Liga et a cherché à empêcher sa mise en œuvre.
L’interférence de Florentino Pérez et de José Ángel Sánchez
Pour freiner l’accord CVC, Pérez a envoyé l’un de ses proches collaborateurs, José Ángel Sánchez, négociateur de longue date du Real Madrid, pour discuter avec les dirigeants de Barcelone. Sánchez a alors rencontré Ferran Riveter, le directeur exécutif du FC Barcelone, pour lui faire part de ses inquiétudes concernant l’accord, notamment sur le fait qu’il risquait de ne pas être financièrement viable pour les clubs. Riveter, pris dans une position délicate, a accepté de prendre les conseils de Pérez et a entamé des discussions avec José Elías, l’homme qui avait garanti à Laporta les fonds nécessaires pour sa victoire à la présidence en 2021.
José Elías : Le changement de position qui a tout fait basculer
José Elías, un homme d’affaires influent et financier de confiance de Laporta, s’était engagé à soutenir le projet de la nouvelle direction. Cependant, après avoir pris connaissance des détails de l’accord CVC, Elías est devenu de plus en plus méfiant. Il estima que cet accord était dangereux pour l’avenir économique du club, et que la signature de cet accord pourrait menacer les garanties qu’il avait offertes à Laporta en cas de besoin. Ainsi, Elías a menacé de retirer son soutien financier à Laporta si ce dernier signait l’accord avec CVC.
Cette menace a plongé Laporta dans une situation intenable. D’un côté, il avait la pression d’éviter un effondrement économique du club, de l’autre, il faisait face à l’opposition de ses alliés financiers les plus importants. Après mûre réflexion, Laporta s’est vu contraint de prendre la décision difficile de renoncer à l’accord CVC. Cette décision a également impliqué de renoncer à renouveler le contrat de Lionel Messi.
Le départ de Messi : Une décision douloureuse
L’officialisation du départ de Messi, après plus de 20 ans passés au club, a pris tout le monde par surprise. Le joueur argentin, qui avait toujours souhaité rester au Barça, se retrouvait sans solution viable pour prolonger son aventure en Catalogne. Le club, dans une impasse financière et contraint par les règles de La Liga, ne pouvait plus offrir un contrat conforme aux exigences de Messi.
Pour Laporta, c’était un échec personnel cuisant. Il avait promis aux supporters et au joueur lui-même qu’il ferait tout pour garder Messi, mais les événements en coulisse l’avaient contraint à prendre une décision qu’il savait désastreuse pour l’image du club. Dans ses déclarations après le départ de Messi, Laporta a évoqué la nécessité de faire des sacrifices pour assurer la survie financière du FC Barcelone, mais il a également exprimé son amertume face à la trahison de Riveter et de certains de ses alliés qui avaient mené le club dans cette impasse.
Messi : Le dénouement et la fin d’une ère
De son côté, Messi est parti avec un goût d’inachevé, ne comprenant pas totalement les raisons qui ont conduit à cette rupture. Le départ du meilleur joueur de l’histoire du club a laissé un vide incommensurable. Le Paris Saint-Germain a rapidement offert une porte de sortie à Messi, qui a signé un contrat avec le club français, mais le cœur des supporters barcelonais était brisé.
Dans les mois qui ont suivi, les véritables responsables de cette issue tragique pour le Barça ont commencé à émerger. La décision de Laporta de renoncer à l’accord CVC, influencée par Pérez et Riveter, a eu des conséquences dramatiques sur la stabilité du club. Le départ de Messi est apparu comme une conséquence directe de la lutte de pouvoir entre les grands dirigeants du football espagnol, où les intérêts financiers ont pris le pas sur la passion sportive.
Conclusion : Une saga complexe
Le départ de Messi de Barcelone est bien plus qu’une simple question financière : il s’agit d’un enchevêtrement de stratégies, de trahisons et de rivalités politiques. Si la crise économique du club a été un facteur majeur, elle a été exacerbée par des manœuvres internes et externes visant à influencer les décisions de Laporta. Au final, Messi a quitté Barcelone dans des circonstances tragiques, et l’image du club a été ternie par des jeux de pouvoir qui n’ont rien à voir avec le football.